Il échappe à la définition tant il se démultiplie, Johann le Guillerm.

Dresseur de cocottes en papier, il peut aussi d’un coup d’épaule construire une cathédrale avec des éléments en bois.

Mangeur de papillons, jongleur d’isocèles, réorganisant les désordres, Johann le Guillerm est un artiste à géométrie variable, entre plexiglas et polyphonie de glouglous il se déplace. Un fauve ? Bien plus que ça, et on ne s’étonnerait pas de le voir se transformer en brin d’herbe.

Et hop, dans une culbute de lumières il enchaine les créations de machines incroyables, escargotier-gondolier roulant sur lui-même, baron rasé et perché sur une montagne-stère, créateur d’un hula-hoop géant, et hop le voici calligraphe, pizzaiolo faisant danser un mouchoir sur sa main, entre tauromachie et jonglerie…

Pythagore du mouvement, son matos l’accompagne tout comme ses alliés, cinq personnes habillées de noir qui lui sont indispensables, plus que des roadies, des élévateurs, passeurs, sans oublier la bande-son électro envoûtante…

Comme il le dit après le spectacle autour d’une bière, « Terces » est évolutif, la majorité des passages sont récemment forgés, d’autres sont repris ou améliorés, son spectacle évolue constamment entre pièces incluses et innovations.

Aventurier de l’espace, Johann le Guillerm rassemble les regards grâce à sa présence scénique et ses machines inventives qui font sourire, sursauter ou rêver, qui émerveillent. Avec sa salopette-kangourou ou salopette-pélican, dans sa poche il cache un monde, une boîte à outils. Tour à tour bâtisseur ou destructeur, l’artiste complet développe une allégorie des ruines qui permettent, toujours et toujours de reconstruire. Un acte profond élevé à un stade grandiose qui résonne plus fort que jamais.

 

 


Le spectacle « Terces » de et avec Johann Le Guillerm est à voir jusqu’au jeudi 14 avril 2022 sous le Chapiteau, Théâtre Vidy-Lausanne.