Femina des années 80
Époque mi-80 début 90, la rédaction de Femina est dirigée par Marie-Pierre Dupont, féministe engagée, à la fois bienveillante et au cœur de l’action.
C’est au sein de cette rédaction que j’apprends mon métier de manière éclectique. De nombreuses doubles voire triples pages, sujets de société ou de psycho, de l’art et des expos, des dizaines d’interviews d’artistes passionnant-e-s ou impressionnant-e-s, Warja Lavater et Suzanne Auber, Françoise Lefèvre et Richard Bohringer pour les grandes interviews, ou pour les avis sur des sujets précis avec des personnalités romandes, Georges-André Chevallaz, Freddy Buache, Jean Otth et Jacques Chessex.
Pour Femina, j’ai aussi rédigé de nombreuses critiques de livres auxquelles certains écrivains m’ont répondu (ci-dessous Jean-Claude Carrière et Jean Echenoz) ou carrément suivi les débuts de futures stars comme Laurent Philippon, alors jeune coiffeur apprenti de dix-neuf ans chez Christian Descot à Monthey, qui réalise maintenant les couvertures de VOGUE ou les pages mode dans ELLE, pendulant entre Paris et New-York, pris en photo pour l’occasion par Cathy Karatchian. À cette époque, les photographes indépendants comme Jean-Pascal Imsand malheureusement disparu, Pierre Fantys ou Magali Koenig formaient une équipe créative inoubliable.
L’équipe d’alors: Marie-Pierre Dupont, Monique Balmer, Valérie Bory, Françoise Ducret, Cécile Lecoultre, Paule Potterat, Magdalena Schneider, Pascale Sahy, Michel Schmalz, Monique Stidel, Danièle Weibel, Anne Zirilli.
Rock stylisme
Trois questions à Désirée
Pourquoi as-tu intitulé une de tes collections pour enfants «Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000»?
Entre mes 15 et 17 ans, j'habitais à Bordeaux. Je suis devenue cinéphile en découvrant que je pouvais entrer dans les salles par la sortie. C'est là que j'ai vu «Charles mort ou vif» et «la Salamandre». Deux grandes claques, je suis devenue fan de Tanner. Quand j'ai quitté Bordeaux, «Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000» était à l'affiche. L'an 2000 me semblait alors tellement loin! Ma fille aînée est née en 1983, alors, j'ai fait toute une collection de tee-shirts où chaque année je reculais d'un an.
Peux-tu nous en dire un peu plus sur les vêtements que tu as confectionnés pour certains groupes de rock?
Les seuls musiciens étrangers que j'ai habillés sont les Sparks pour une couverture de magazine. Sinon, dans les Français vraiment rock que j'aimais, il y avait Mona Soyoc de Kas Product et les Béruriers noirs.
Et Droit de réponse? Cette émission a l’air de t’avoir marquée.
Pour faire cet album, avec Alain, nous avons passé des heures à l'inathèque pour revoir toutes les émissions de l'époque. La télé a joué un rôle très important dans les années 80, tout en nous donnant l'impression de nous offrir une énorme liberté qu'elle était en train de brider totalement. Michel Polac c'était différent. J'attendais vraiment son émission, comme j'attendais la piste aux étoiles quand j'étais enfant, je crois n’en avoir raté aucune, pourtant, quelle cacophonie! Ma préférée restera celle avec Siné se détachant du bar où il était accouder pour hurler: «Vous êtes une merde!» au journaliste de Minute.