Richesse invisible
En collaboration avec Pierre-Antoine Grisoni de l’Agence de photographies Strates à Lausanne.
«Richesse invisible» est d’abord le fruit d’une rencontre avec Pierre-Antoine Grisoni et avec les membres de l’Agence de photographies Strates à Lausanne.
En 2006, Pierre-Antoine cherche une journaliste qui l’accompagnerait dans ce travail au long cours, une série de portraits, treize en tout, sur les familles du Quart monde de l’ouest lausannois.
Le projet sur la précarité s’avère très intéressant pour de nombreuses raisons. Le sujet, d’abord, qui a permis d’approcher l’intimité des gens qui se sont confiés. Leur passé à composantes douloureuses a trouvé une voie d’expression dans la liberté proposée, laquelle consistait à laisser parler chacun sans intervenir.
Réalisés en argentique 4x5 inch, les portraits s’avèrent prenants, tant visuellement que littérairement, à la fois durs et rehaussés d’humour.
C’est un luxe de collaborer avec des êtres humains qui ne jugent pas. Pierre-Antoine Grisoni fait partie de ces gens rares (et pour parler de la précarité il fallait trouver la bonne personne) qui sont à la fois pleins d’empathie mais jamais misérabilistes ou naïvement compassionnels. La pauvreté est un sujet abyssal, tellement de propos baveux et pleurnichards ont été entretenus au nom de sa défense. Avec Pierre-Antoine, il a été question de trouver le chemin juste entre la compréhension humble et un respect dynamique.
«Lorsque des études affirment que les personnes très pauvres depuis longtemps, victimes d’exclusion sociale, ont une estime de soi effondrée, ce n’est pas un détail psychologique. L’exclusion, c’est une sorte de camp d’isolement et d’humiliation… Dans ces camps sont enfermés vivants des femmes et des hommes qui sont des perles.»
Tiré de la préface de Jean Bédard, Montréal. 2009.
Photographies Pierre-Antoine Grisoni.
Editions d’En bas avec l’Association des familles du Quart-Monde lausannois.