Dans Le Dialogue, François Cheng souligne dans Nuage: « Le nuage est un élément important dans l’imaginaire chinois, d’après lequel il constitue un chaînon dans le processus de la transformation universelle ». Ce passage peut à son tour dialoguer avec l’œuvre d’Hans Emmenegger. Il y a peu de personnages dans ses tableaux, et cette blancheur fantomatique semble remédier à cette absence. Grands édredons planants avec « Die grosse Wolke » ou apparition soufflée dans « Harte Arbeit », épée de Damoclès crémeuse ou force de la nature, les nuages s’imposent dans son univers comme des revenants, présences douces dans leur apparence et menaçantes dans leur déploiement.


Die grosse Wolke, 1903 (Le grand nuage)


Harte Arbeit (Dur travail)


Felsenburg III, 1901


Der alles verschlingende Wirbel IV, 1901-1903 (Le tourbillon qui engloutit tout)