Ce sont de petits formats sous vitrine dont les dominances de rouge-orangé laissent présager un univers enfantin ou féminin.

Très vite, le fantasme irradie au centre de ces grands timbres-poste. Une fois le pastel dépassé, la sensualité éclot grâce aux bustes dénudés et à l’omniprésence de l’eau, rivière inassouvie ou cascade intime.

On se penche et la magie commence, on scrute, on devine, on découvre, les scènes se déploient comme si on regardait à travers le trou d’une serrure. De jeunes femmes, souvent seules, parfois en couple, évoluent dans un univers peuplé de fruits et d’iguanes, de plantes carnivores ou de serpents. Les accessoires, toujours colorés, vont de la fiole d’alchimie au chausson de danse rose, de l’avion violet à la grappe de fruits jaunes.

Souvent attachées et semi-nues, contraintes ou détendues, les créatures féminines partagent l’espace avec des jeunes hommes, des sœurs de sexualité ou des animaux. Les fenêtres haut placées sont là, comme pour souligner le désir inatteignable.

Dessin de Toshiro Kuwabara

Dès l’âge de vingt ans, Toshiro Kuwabara vit dans une cabane dans un isolement complet. Ce n’est qu’à soixante ans, victime d’un cancer, qu’il dévoile à son frère ses dessins. Outre son travail merveilleux, l’exposition «Art Brut du Japon, un autre regard» propose des œuvres de vingt-quatre créateurs contemporains, présentées pour la toute première fois dans une institution muséale en Europe.

L’exposition a lieu jusqu’au 28 avril 2019.

Collection de l’Art Brut
11, av. des Bergières
1004 Lausanne