Hans Emmenegger n’est pas seulement un peintre de la nature-nature, infatigable, il se déplace les sens en alerte entre les natures mortes ( dites natures calmes en allemand/Stillleben ) et la métamorphose des grands espaces, au fil des saisons. Tours, troncs, clochers, l’artiste oscille entre une verticalité sensuelle et une spiritualité assumée, quand les arbres deviennent des traits d’union entre l’homme et le sacré. A son habitude pudique, les palpitations s’invitent dans les détails, petits cailloux sur le chemin. La gourmandise est travaillée dans un compotier de feutre bleu où les oranges montrent leur nombril, « Orangen », la composition de « Solitude » laisse penser qu’on regarde à travers une serrure, et dont la mousse suggestive pourrait faire penser à l’origine du monde.
Orangen, 1932
Troncs de hêtres, 1938
Solitude, 1902