Hans Emmenegger est un peintre trop sérieux pour se lancer tête baissée dans des entreprises excentriques, et de capturer le mouvement reste une étape obsessionnelle dans son évolution artistique. On peut parler ici de «nouvelles perspectives».
Déjà en 1832, Joseph Plateau invente un disque tournant appelé phénakistiscope, lequel sera repris en 1874 par Etienne-Jules Marey – «machine animale» et son cheval au galop – , puis en 1879 par Muybridge et son squelette de cheval animé. Les précurseurs du cinéma.
Pour le mouvement plus inventif, c’est du côté de deux artistes époustouflants qu’il faut se tourner, tous deux italiens, le peintre et sculpteur Giacomo Balla, né en 1871, et le photographe-scénographe Anton Giulio Bragaglia né en 1890.
Immobiliser le mouvement, l’oxymore parfait! Hans Emmenegger s’y attèle dès 1899, ses tourbillons laissant présager une envie de saisir l’insaisissable. Durant presque trente ans, il ne cessera de ferrer ce qui bouge, oiseaux en vol, eau qui chantonne, papillons qui folâtrent…
Giacomo Balla, Dynamisme d’un chien en laisse, 1912
Anton Giulio Bragaglia, Changement de position, 1911
Hans Emmenegger, Elster an Flug (Pie volant), 1918
Hans Emmenegger, Wasserstrahl (jet d’eau), 1921
Hans Emmenegger, Spielhahn im Gleitflug, 1915
(Certaines sources proviennent de l’article de Stefan Banz et Brigitte Zimmerli « Denn in Wirklichkeit steht die Zeit nicht still » in Catalogue du Kunstmuseum de Lucerne).