Peintre du dénuement, de la simplicité «habitée», le peintre lucernois disperse des touches minimalistes, des points qui attirent le regard vers l’infiniment petit ou le lointain, à condition de se laisser flotter dans une méditation pleine d’acuité.
Les poils de son pinceau nous chatouillent l’œil avec des détails pétaradants, comme ce minuscule mouchoir rouge accolé au chapelet blanc de linge qui sèche – avec Sorengo, on découvre aussi sur la gauche un des plus petits slips blancs de l’histoire de la peinture – ou la transcription de cette maison calme avec sa porte rouge qui crépite dans son écrin de verdure.
Pudique spirituellement, il parvient à faire sentir une présence, ici un faisceau de soleil détourne le regard sur la gauche vers des branches qui forment une croix. Et cette touche rouge n’est pas anodine, c’est comme un cœur qui bat, et ce clin d’œil du soleil, c’est son petit pas de côté.
Blausee (Stämme), 1899
Sorengo (Tessin), 1898
Haus in der Toscana, 1903