«Pour être une meilleure boxeuse, fuyez les hommes, un homme ça annule les efforts. Tu viens de faire crac-crac, tu arrives ici, tu es crevée car tes vis sont déjà toutes dévissées».

Ces paroles d’entraîneur sont tirées de « Victoire terminus » un film documentaire de Renaud Barret et Florent de la Tullaye qui nous invitent à Kinshasa dans le cercle intime de douze femmes boxeuses.

«Vas-y Mimi, défonce-la, uppercut frangine!»

En 1995 le coach Judex fonde la première équipe féminine. Ces boxeuses, une équipe de douze, s’aguerrissent dans la poussière congolaise et encaissent les coups pour trois fois rien.

Dans «Victoire, terminus» nous sommes à l’été 2006 à Kinshasa, en pleines élections, sous le soleil exactement, au stade Tata Raphaël là où en 1974 Mohamed Ali a mis une pâtée définitive à Georges Foreman.

«Je fais de la boxe, je rêve boxe, je vais te cogner, je vais t’aimer, j’aime la boxe».

Les t-shirts colorés – ou estampillés «Pearl» la marque de lait en poudre omniprésente – et les chansons amènent de la poésie dans cette ville où Jeannette, Rosette ou Martini seraient destinées à la prostitution. Le ring à la place du trafic de charme et peu importent les cicatrices, les tigresses en shorts et marcel, auréolées de leurs tresses énervées se déchaînent chaque jour pour le salaire de 1000 francs CFA et un pagne par combat.

Entre lumière et poussière, ce documentaire rend hommage à la force joyeuse et à la volonté de s’en sortir de ces femmes du ghetto.

Victoire Terminus
documentaire de Renaud Barret et Florent de La Tullaye
France, 2008