Discret mais combatif, l’artiste lucernois joue à cache-cache, maniant à la perfection la générosité comme le mystère. De ses nombreuses scènes d’ombres, souvent à l’intérieur d’un bois comme dans un coffret, émane une profondeur pudique. On est dans une forêt, oui, mais on a l’impression d’être dans une crypte où le monde est feutré, et sa façon particulière d’ajouter des postillons de lumière, comme des vitraux, renforce l’idée d’une grotte chargée de sens.

Les ombres font partie de beaucoup de ses tableaux, on pourrait même dire qu’ils font «contre-partie» de ses paysages, à l’opposé des nuages blancs et de la neige endimanchée.


Hans Emmenegger, Schlagschatten auf Baumstamm (Ombre dure portée sur un tronc), 1934


Hans Emmenegger, Forêt, 1936


Hans Emmenegger,Waldinneres (Intérieur d’une forêt), 1933