Le corps est la préoccupation première de Kiki Kogelnik, mais son intérêt se porte essentiellement sur l’aspect technique ou scientifique de l’anatomie.

L’artiste née en Autriche en 1935 a étudié aux Beaux-Arts de Vienne, voyagé dans des grandes villes européennes avant de se faire la malle pour New-York en 1961. Cette ville robotique l’inspire, elle y commence son travail de recyclage, plastiques ou papiers d’emballages.

Son imagination explore l’organisme et ses propositions, silhouettes molles découpées dans du papier et déposées sur des barrières et l’esprit vinyle lui permet de jouer avec l’élasticité colorée de formes humaines modelées, détournées, suspendues.

Kiki Kogelnik
Oyvind Fahlstrom, 1967

Des crânes, des araignées conversent avec son esprit graphique qui ne lâche jamais les lignes pures, équerres, cintres, rayons. Côté peinture, les corps sont simplement tronqués et pétillants grâce à des grenailles de points fluos. Disséqués ils deviennent radioactifs sous l’impulsions des couleurs.

Kiki Kogelnik
Small Heart, feuilles de vinyle, 1967

KK est attirée par la science-fiction, par ce qui se passe à l’intérieur du corps et les technologies futuristes lui permettent de poser un constat plus graphique que poétique, plus orthopédique que romantique, pulsion qui la rapproche malgré ses affutages chromatiques d’un esprit qualifié de punk.

Kiki Kogelnik, œuvre de 1967
Artificial Manin Four Parts, 1967

Les os découpés façon mécano, les organes en pièces de puzzle repositionnables viennent perfectionner cette option clairement dite: les corps sont des missiles en apesanteur et les couleurs des armes chimiques venues nous exploser les yeux pour un voyage psychique avec cette délicate sensation d’en ressortir irradiés.

Kiki Kogelnik
Woman with two heads, huile sur toile, 1985

Kiki Kogelnik: Les cyborgs ne sont pas respectueuses. Musée des Beaux-Arts de la Chaux-de-Fonds. Prolongation jusqu’au 20 septembre 2020.