L’exposition de Jiří Kolář commémore le 50ème anniversaire de l’occupation militaire soviétique en août 68. Composée de 8 chapitres, elle explore le rapport à la dictature et le massacre de la dignité humaine par un artiste prolifique et jamais répétitif.

Né en 1914 d’une famille ouvrière à Protivine, en Tchécoslovaquie, Jiří Kolář est à la fois poète, plasticien, sculpteur, peintre, résistant, instigateur d’actes politiques et créatifs. Sa vie mouvementée l’a mené à Berlin en 1979, puis à Paris en 1984. Il a fondé plusieurs groupes d’artistes dont le Groupe 42. Il est mort à Prague en 2002.

Mais Kolář est d’abord un artiste engagé corps et âme contre le totalitarisme. Poète insoumis, il fera de la prison pour «Le foie de Prométhée» durant neuf mois. Suite à cette expérience d’enfermement, il abandonne la prison des mots pour d’autres formes artistiques de communication avec des collages caustiques et esthétiques, le collage étant d’après lui un bon outil d’échange au-delà des mots. Il passe naturellement des poèmes cryptés aux poèmes visuels, des sculptures aux installations, autres méthodes graphiques à la fois évidentes et secrètes. Sa collection d’assemblages naît suite à une visite traumatisante d’un musée à Auschwitz dans la vitrine duquel il découvre des cheveux, des bottes, des témoignages du massacre.

Jamais à bout de souffle ou d’inspiration, Jiří Kolář est aussi traducteur de Walt Whitman, Saint-John Perse ou Beckett. Sa rétrospective est à voir à Prague, à la Galerie Nationale de Prague située dans lePalais Kinský, jusqu’au 2 septembre 2018.

 

Collage: miroir, mots, lames de rasoir et corde